

† 04/08/1998 à Berlin
Helena Scigala

À propos de ce site
Après la mort de ma mère au printemps 1998, j'ai soigneusement préservé son vaste patrimoine artistique. Suite à un premier traitement scientifique du fonds documentaire, l'ensemble de son œuvre peut désormais être dignement honorée en 2022 !
Ce site présente l'héritage artistique de la graphiste Helena Scigala, et se veut également mémorial en l'honneur de l'artiste ainsi que de ses compagnons (principalement à Berlin).
En tant que visiteur de ce site, vous pourrez découvrir un petit aperçu de son œuvre proposé sans commentaire, et, en complément, une première présentation chronologique de la vie et du travail d'Helena Scigala. Ses expositions individuelles et collectives, ses illustrations de livres recensées à l'heure actuelle sont listées. Des extraits de la vaste couverture médiatique dont ses œuvres firent l'objet donnent vie à diverses opinions et réflexions sur la personne et ses œuvres. Une bibliographie fournit diverses références qui ont servi de sources pour ce site web.
D'importantes archives privées contiennent des documents personnels et professionnels, des correspondances, des invitations à des vernissages, des catalogues d'exposition, des copies de livres illustrés, une collection de coupures de presse (notamment des comptes-rendus d'exposition), une collection de photos réalisées principalement par le photojournaliste berlinois Stefan Fey, ainsi que des contributions monographiques et collectives sur la vie et l'œuvre de ma mère.
Le vaste travail graphique d'Helena Scigala est en cours de compilation et sera recensé prochainement dans un catalogue raisonné.
Martin Scigala
Adresse e-mail :
Berlin, août 2022
Premiers éléments de biographie
La graphiste berlinoise Helena Scigala fait partie de ce qu'on pourrait appeler les « femmes oubliées de l'art » : des artistes connues et honorées de leur vivant, mais qui – en raison notamment de processus de hiérarchisation traditionnels selon le critère du genre – ont été exclues de la réception publique après leur mort.
Ses œuvres ont touché et impressionné des personnes de toutes les générations à l'époque, comme en témoigne une multitude de lettres à l'artiste (souvent envoyées à l'adresse de l'éditeur après une publication la concernant). Le motif iconographique « Mère et Enfant » était un thème central de l'artiste, elle-même dévouée à son rôle de mère. Elle a créé une large gamme d'émotions humaines, de l'amour intime à l'angoisse devant la mort.
Helena Scigala, qui compte parmi les artistes les plus importants de l'ancienne RDA, et dont les œuvres étaient à l'époque comparées de manière élogieuse à celles de Käthe Kollwitz, a connu une vie que nous qualifierions aujourd'hui de difficile et pleine d'obstacles. Elle n'était nullement la seule de sa génération au XXe siècle et au centre de l'Europe à être dans ce cas, mais elle a dû surmonter de nombreuses difficultés simultanément pour s'affirmer.
Pour l'analyse de la biographie de l'artiste, la perspective dite intersectionnelle adoptée par la recherche récente s'applique de manière pertinente. Elle fait référence à la présence de multiples désavantages cumulés par une même personne sur des critères tels que le genre, la socialisation, les rôles dominants, la profession, la religion ou la citoyenneté.
Ici très succinctement, en prenant en compte seulement le genre, la profession et la nationalité, on peut affirmer la chose suivante pour Helena Scigala : elle était désavantagée en tant qu'orpheline et, plus tard, en tant que mère célibataire dans les années 1950 ; elle était désavantagée en tant que femme dans les milieux artistiques, et elle était désavantagée pendant longtemps en tant qu'apatride en RDA.
Suite à une relation amoureuse avec un homme marié, l'étudiante en art s'est retrouvée dans le statut d'une « fille mère » ; c'était de plus une maternité tardive selon les normes de l'époque, son âge de presque 31 ans étant de six ans au-dessus de la moyenne de son groupe générationnel en Allemagne ; pendant près de deux décennies, elle éleva seule son enfant tout en assurant son activité d'artiste.
Helena Scigala a subi les désavantages structurels et le traitement inégal évident des femmes dans le monde de l'art de la RDA (voir également les données spécifiques au genre sous le point « Participations aux expositions »). Cependant, dans un domaine professionnel dominé par les hommes, elle a également bénéficié d'un mentorat, en particulier grâce à son professeur Prof. Arno Mohr, ainsi que du soutien et du patronage de la part de son contemporain plus âgé Herbert Tucholski. Helena Scigala avait 68 ans en 1989, et fut confrontée aux problèmes sociaux qui ont touché nombre d'individus suite aux bouleversements politiques ; elle est un exemple du phénomène de « pauvreté dans la vieillesse » affectant particulièrement souvent les femmes.
Des investigations supplémentaires sont encore nécessaires concernant les effets négatifs de son statut d'apatride, qui n'a pris fin qu'au 52e anniversaire de l'artiste avec l'obtention d'un certificat de citoyenneté de RDA. De même, sa position de non-universitaire dans le cercle de l'intelligentsia artistique mériterait d'être examinée de plus près.– elle n'avait pas pu dans sa jeunesse fréquenter l'école au-delà de l'instruction obligatoire vers 15 ans.
Remarque : toutes les oeuvres sont protégées par des droits d'auteur. Toute reproduction est soumise à l'autorisation du détenteur des droits (voir mentions légales).
La sélection des œuvres présentées ici constitue un échantillon non exhaustif du travail artistique d'Helena Scigala et n'est pas ordonnée chronologiquement. L'œuvre constituant un ensemble très vaste, cette sélection est modifiée à intervalles irréguliers.
Veuillez adresser vos demandes par e-mail à :
